Le système éducatif tunisien...ses limites et ses défis
L'universitaire expert auprès de l'UNESCO, spécialiste en Sciences de l'Education et des pédagogies de l'enseignement, Mourad Bahloul, a déclaré dans Midi Show de ce jeudi, que le projet de réforme du système éducatif se déroule en cinq étapes :
Le point de départ est le diagnostic, un critère essentiel de la réforme suivi par la création d'un modèle de réforme incluant les aspirations et les objectifs générales de cette réforme.
La troisième étape nécessite, quant à elle, une stratégie pour l'activation de cette réforme, portant sur les contenus, les horaires, le système d'évaluation et le système disciplinaire.
A la quatrième phase, il faut établir un réseau de normes et d'évaluations scientifiques objectives, afin d'observer l'étendue de l'impact de ces réformes.
La cinquième et dernière étape sera consacrée aux ajustements nécessaires.
Selon l'intervenant, l'étape du diagnostic a commencé depuis 2011, la reprendre maintenant n'est qu'une perte de temps, souligne-t-il.
"D'ailleurs, cette étape a abouti à plusieurs constats, tels que la baisse des performances de l'école tunisienne et la hausse des phénomènes de redoublement, d'échec et d'abandon scolaire", a-t-il dit.
Et de poursuivre : "à cela s'ajoutent le flou et l'improvisation au niveau des affectations, le peu d'effort déployé pour encadrer les enseignants et l'accroissement des inégalités sociales ainsi que la tension dans le rapport entre les différentes parties éducatives et une fêlure dans le rapport de l'élève au savoir".
Pour l'invité de Midi Show, le diagnostic existe, des travaux académiques ont été présentés dans ce cadre et des tentatives de réforme éducative menées, mais vite avortées, pour une raison ou une autre, comme celle de 2012 qui consistait en un projet pour établir une méthodologie pour la réforme.
Mourad Bahloul considère, en fait, que la question des réformes éducatives en Tunisie est restée une simple relance des textes, mais la réalité est toujours la même, puisque l'apprentissage se fait par la transmission verticale des connaissances.
L'intervenant s'est ainsi interrogé : "Dans quelle mesure les réformes éducatives ont-elles bouleversé le niveau de réalité du système éducatif ?"
L'invité de Midi Show estime que l'investissement dans l'éducation devrait être l'une des priorités stratégiques nationales pour l'État.
"Comment un pays peut-il se développer en dehors de son système éducatif?", s'est-il demandé.
Pour lui, investir dans l'éducation c'est investir dans l'économie, la santé...et dans l'évolution de la société, en général.